Les histoires d’Amour…

Se finissent mal en général… (Ne me remerciez pas pour l’air dans la tête, pour vous c’est cadeau).

En deux soirées, j’ai lu Beaux Rivages de Nina Bouraoui, qu’un ami m’avait recommandé. Oui un ami, pas une amie, un homme, un homme qui lit un livre détaillant le deuil d’un amour perdu (celui de l’héroïne), un vrai, un qui ne comprend jamais pourquoi on peut écouter le dernier succès de Céline Dion en boucle, un qui ne voit pas l’utilité avoir dix sacs à main, sept paires de baskets et huit manteaux différents. Un qui après avoir bâfré de la cochonnaille en mastiquant bruyament met d’un revers de main toutes les miettes de la table par terre (Aarggggghhhhh…….).

C’est l’histoire d’une rupture amoureuse dans tous ses états, d’une femme de quarante ans qui n’a jamais rien vu venir, et qui va faire le deuil de cette relation, pas seulement le deuil de l’amant, de l’autre, de celui qui l’a doublée avec une Autre. Elle va réaliser la place que cette relation avait dans sa vie à l’aune de ce vide immense qui la dévore, tant physiquement que psychologiquement. Lui, tel un Pygmalion l’avait transformée doucement mais en partant, il a pris avec lui des morceaux de sa Galaté. Elle est devenu un puzzle, une somme de morceaux épars se recollant tant bien que mal (plutôt mal d’ailleurs). Elle va traquer ce qui reste de leur relation perdue sur le net, et masochiste du 2.0, continue de manière addictive à tenter de tout savoir de lui, de l’autre. L’Autre tient un blog, ou plutôt une arme de destruction psychologique massive destinée à une unique cible et s’étale sous les yeux de notre héroïne tout ce qu’il eut mieux valu ignorer. La psychologie reconnait sept étapes au deuil : le choc, le déni, la colère et le marchandage, la tristesse, la résignation puis l’acceptation. Mais est-elle seulement encore en état de franchir ces étapes , notre junkie du 2.0…

…et voilà comment j’imagine la vie entre parenthèse de cette femme… Grise, entre deux rives …et un pont entre deux.

Retomber en adulescence…

… qui est cet état entre l’adolescence et l’âge adulte, en lisant l’ultime recueil des aventures de Harry Potter en V.O.

Harry Potter jaquette

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Je souhaitais dépoussiérer mon anglais, mais il faut bien l’admettre, je ne suis guère cinéphile, et les rares films ayant eu l’heur’ de me plaire ces derniers mois sont des films français. Restait la possibilité de lire dans la langue de Shakespeare. Je me suis rapidement rendue compte que les oeuvres très descriptives me décourageraient avant même la fin du premier chapitre, restaient donc les polars (moins descriptifs, plus courts) et les pièces de théâtre (beaucoup de dialogues, peu de descriptif).

Harry Potter and the Cursed Child (Harry Potter et l’enfant maudit) a été un bon test. Je connaissais la trame de l’histoire pour l’avoir lue il y a bien des années et mon fils s’étant plongé dans les premiers opus à la rentrée, nous avons eu également droit à la piqure de rappel avec les films dérivés de l’oeuvre de J.K. Rowling. Une parfaite maitrise de l’anglais parlé n’est pas nécéssaire pour suivre et adhérer à l’histoire. Pour mémoire, la pièce de théâtre est sortie à Londres le 31 juillet dernier. Le synopsis est issu de la collaboration de J.K. Rowling avec John Tiffany et la mise en scène est de  Jack Thorne.

Le dernier opus avait laissé un Harry devenu adulte, père de famille, embrassant son fils cadet Albus Severus sur le quai de la gare , prêt à monter dans le Poudlard Express et c’est là que nous les retrouvons dans la première scène de la pièce.

Harry a 19 ans de plus, trois enfants avec son épouse Ginie, est toujours très lié à Ron et Hermione devenus mari et femme. Notre sorcier travaille au ministère de la magie et a dû apprendre la vie d’adulte avec ses faux semblants et ses concessions. Il craint un retour de la magie noire sous une forme ou une autre et frise le burn out. L’apprenti magicien a perdu de sa superbe, et a découvert qu’être père de famille ne s’improvise pas d’un coup de baguette magique. Si Harry était un personnage très solaire dans le reste de l’oeuvre, son fils brille d’une lumière bien pâlotte à côté de son père, un père qu’il a bien du mal à assumer d’ailleurs. Ne vous attendez pas à ce que les enfants des personnages reprennent à leur compte les choix de leurs parents, eux aussi font leur crise d’adolescence, comme n’importe quel moldu.

On se laisse facilement embarquer dans cette lecture purement distractive :

… où l’on entend reparler de Cedric Digory défunt dans le quatrième opus de l’oeuvre

… où l’on apprend qu’il n’est jamais anodin de manipuler le passé , même si l’on est sorcier, même pour réparer les erreurs commises

… où Severus Rogue fait son come back (en sorcellerie c’est comme en politique : on n’est jamais vraiment mort)

… où le défunt mage noir aurait un héritier.

Les ténèbres sont omniprésents dans cet ultime opus mais ne viennent jamais de là où on les attend.

En conclusion, si vous souhaitez parfaire votre anglais et que vous connaissez la saga de J.K Rowling, je vous conseille le livre. Pour les francophiles purs et durs, la VF sera dans vos librairies mi octobre.

Je ne suis pas une grande fan du sorcier aux petites lunettes rondes, mais la lecture de ce livre a été distrayante et a réveillé mon anglais, ce qui était le but premier de l’exercice. Nul doute que les vrais fans de Harry Potter y trouvent leur compte. Par ailleurs la VF sera, je pense, accessible aux enfants aimant la lecture à partir de 8 ans.