Sous tes doigts

Sous tes doigts est un court métrage d’animation, réalisé par Marie-Christine Courtes en 2014 plusieurs fois primé, nommé César 2016 du Meilleur Film d’Animation dans sa catégorie et est pré-selectionné aux Oscars cette année.


https://vimeo.com/154860306
Réalisation et scénario : Marie-Christine Courtès

Genre: Animation

Pays: France

Création graphique : Ludivine berthouloux et Marcelino Truong

Montage: Jean-Marie Le Rest, Grégory Nieuviarts

Musique: Franck2louise

Une ville, un hôpital et deux femmes. La fille, eurasienne, bonnet et casque vissés sur le crâne se fond dans le décor, habits et attitudes d’une ado lambda s’identifiant aux stars de hip hop dont la musique se déverse dans ses oreilles; la mère, une femme asiatique entre deux âges et entre deux cultures. La grand mère vient de décéder, alors la mère va partir en pèlerinage avec sa fille, opposante et silencieuse et l’urne funéraire à l’autre bout de la France, dans un camps de réfugiés, celui où l’aïeule est arrivée d’Indochine avec pour toute richesse sa fille et une paire d’escarpins rouge baiser. On découvre un camps sommaire, qui existe encore, j’y suis allée il y a 15 ans dans le cadre de mon travail. Ce camps était à peine moins sommaire que dans ce film, quarante ans plus tard. Il a abrité les dernières oubliées de la guerre d’Indochine, ces femmes souvent arrivées seules depuis 1956, avec un enfant eurasien, se disant pudiquement veuves, un statut que la société peut accepter alors qu’elle rejette celui de fille-mère. Ce beau court métrage est fait de flashback entre un présent dessiné en noir et blanc et un passé indochinois peint à la gouache. Ce passé revit dans des nuages d’encens colorés, souvenirs transmis de mère en fille d’une histoire familiale douloureuse, celle d’une belle jeune femme indochinoise, dont l’amant français la laissera seule et enceinte, obligée de fuir le pays qui l’a vu naître, arrivant avec son enfant dans un camps de réfugiés triste et froid du Lot et Garonne où elle travaillera dur pour offrir un avenir à sa fille.
Ce retour vers le passé ouvrira les vannes entre mère et fille qui ôte le bonnet dissimulant une longue chevelure noire de jais, pour se jeter dans les bras de sa mère.

Si vous souhaitez découvrir ce court métrage de Marie-Christine Courtes, vous pouvez le regarder en entier jusqu’au 18 janvier grâce à un lien sur la page facebook de Télérama  http://television.telerama.fr/television/en-attendant-les-oscars-regardez-sous-tes-doigts-sur-trois-femmes-heritieres-de-la-guerre-d-indochine%2C152642.php?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1484318833

Pour ceux et celles qui souhaitent trouver d’autre informations sur le camps de Sainte Livrade sur Lot, redirigez vous vers le site de rapatriés-Vietnam.org http://www.rapatries-vietnam.org/photos-rapatries-cafi.php 

Fifty shades of Grey, youporn et les autres…

Il était une fois dans une cour de récréation, des enfants de 8 ans qui parlaient entre eux. L’un d’eux explique aux autres comment occuper les vacances scolaires de Toussaint:

– Eh bah moi, j’ai le droit de jouer  à Pokémon go avec le téléphone de mon père et même que je peux aller sur internet avec !

– Et tu fais quoi sur internet ? Demande une petite fille à l’air sage.

– Trop bien: tu tapes les mots sexe, penis , foufoune et tu trouves plein de films de grands!

– Et tu les regardes?

– Ben oui.

La cloche sonne et la petite fille rentre perplexe en classe en se demandant à quoi ça ressemble un film de grands avec des foufounes et tout et tout.

Vous devinez la suite, la petite fille profite que tout le monde soit occupé, va sur internet. Car soyons francs, nos ordinateurs et tablettes sont perpétuellement allumés et pas toujours verrouillés, surtout les ordinateurs …et le contrôle parental rend toute E-recherche insupportable. Bien évidemment elle trouve rapidement des films pour grands etc… et les regarde. Elle dira plus tard à sa maman combien c’était moche et répugnant et est choquée à l’idée que ses parents puissent avoir une vie amoureuse , en se disant que cela doit ressembler à ce qu’elle a vu, car les enfants imaginent que tout ce que dit la télé ou internet est vrai… et pas qu’eux d’ailleurs …beaucoup d’adultes aussi.

Cette histoire est une histoire vraie, c’est arrivé dans la classe d’un des mes enfants qui par bonheur était trop occupé à jouer aux cartes Pokémon pour se soucier de ce qui se passait dans ce coin de cour de récréation (viva El Pikachu!).

Alors … alors comment va se construire l’identité de nos enfants? Et a fortiori leur identité sexuelle, et si cela fait mal aux oreilles de s’entendre dire que ses enfants ont une identité sexuelle (donc potentiellement une vie sexuelle dans moins de 10 ans, la majorité sexuelle étant à 15 ans et six mois en France), cela m’effraie plus de me demander comment ils vont la construire. Avec du porno à gogo made in @youporn où les femmes ne sont là que pour le bon plaisir brutal des hommes (et sont priées de sourire et de trouver cela fantastique)? Avec une littérature de gare pas seulement bien écrite (un calvaire, la lecture de fifty shade of grey , je n’ai même pas fini le premier tome, c’est dire) portée aux nues par des maisons d’édition et des critiques (à croire qu’ils ont la sensibilité littéraire de Dodo la Saumure) sans parler de lecteurs/trices qui crient au génie littéraire. Je rappelle le pitch aux heureux qui ont loupé ce Titanic de la littérature: l’héroïne, jolie, intelligente …et vierge à 23 ans, rencontre un ténébreux milliardaire aux instincts SM qui va s’amouracher d’elle (et vice et versa)…je vous passe le reste en style collection Harlequin de l’érotico-SM. Je peux comprendre que l’on soit tenté de lire ce livre, je l’ai bien tenté moi même (sans succès)…de là à dire que c’est un chef d’oeuvre littéraire… il y a un pas que je ne franchirai pas.

Alors oui évidemment qu’il faut en parler avec nos enfants… de la notion d’amour, de respect de l’autre, de sentiment, de parité,  les mettre en garde contre ce genre de films qui ne sont que des images fantasmées de ce qui ne devrait en aucun cas être la réalité de l’acte sexuel. Sauf que je n’avais absolument pas prévu de devoir en parler avant le collège!

Je pense que le féminisme a un sacré combat à mener et que ce n’est pas prêt de s’arrêter, contre cela et bien d’autres choses. Parité dites vous?

Voilà le premier billet d’humeur du blog… vous comprendrez vu le sujet que l’iconographie soit dépouillée…

Une autre fois je vous parlerai de certains de mes étudiant(e)s (hélas ils sont de plus en plus nombreux) qui ne savent plus « draguer » autrement qu’à l’aide de Tinder et consorts; proposer un café semble être devenu quelque chose d’obsolète, ou d’insurmontable, je n’ai pas encore tranché. On est à l’ère de l’uber communication, j’ai l’impression que l’on a de plus en plus de difficultés à communiquer.

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Quelque part au Connemara…

 

L’évolution…

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Lorsque je ne travaille pas le week end, et que la météo le permet (or nous avons un véritable été indien), je n’aime rien tant que découvrir de nouveaux lieux avec ma petite famille, les abonnés « historiques » de mon Instagram l’ont remarqué. Hier, nous ne sommes pas allés bien loin, nous avons juste traversé le fleuve en passant par le nouveau pont futuriste de Bordeaux  (ici) pour nous rendre à la caserne Niel.

Le Maréchal Niel se distingua durant la campagne d’Italie, pendant laquelle il commande le 4ème corps, ainsi qu’à la bataille de Magenta en juin 1859, comme à celle de Solférino, ce qui lui valu d’être nommé ministre de la guerre par Napoléon III – fin de la parenthèse barbante  historique.

DARWIN est un lieu bordelais alternatif dédié au développement économique responsable, à l’entreprenariat social, à la transition écologique et à l’activisme citoyen.

Sur plus de 3 hectares d’anciennes friches militaires au cœur de Bordeaux, DARWIN organise la collaboration entre les acteurs du territoire contribuant à la transition vers des modèles de société plus coopératifs et résiliants. Lieu de co-working, restaurant et épicerie bio, espaces associatifs, site permanent d’événements réflexifs et festifs, c’est un endroit en dehors des codes et du temps… partiellement en friche dans certains endroits de la zone, on peut y déjeuner, faire ses courses, organiser des rencontres, pratiquer le co- working, découvrir des grapheurs et autres artistes de street art, s’adonner au skate entre amateurs tout en admirant des virtuoses de la planche à roulettes (et à gadins). Les enfants ont bien aimé le jardin bio et les poules (bio elles aussi, je suppose, et en tout cas vivant en plein air). Le Magasin Général est le restaurant à la mode, il vaut mieux réserver. Rien d’extraordinaire dans l’assiette mais un repas agréable dans un cadre étonnant car beaucoup d’objets militaires ont été récupérés et détournés de leur utilité première. Le passé militaire de Niel est loin d’être nié car le collectif qui fédère les diverses associations occupant le site s’est baptisé la 58 ème et a repris à son compte la devise de la 57ème, le dernier régiment d’infanterie ayant occupé la caserne : « le terrible que rien n’arrête… »au nom de l’utilité sociale.

Notre flânerie s’est poursuivie le long des rives jusqu’au jardin botanique , une jolie création parmis les nouveaux ensembles du quartier de la Bastide, humanisant ce néo quartier bordelais. Je vous laisse en photos…

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Les histoires d’Amour…

Se finissent mal en général… (Ne me remerciez pas pour l’air dans la tête, pour vous c’est cadeau).

En deux soirées, j’ai lu Beaux Rivages de Nina Bouraoui, qu’un ami m’avait recommandé. Oui un ami, pas une amie, un homme, un homme qui lit un livre détaillant le deuil d’un amour perdu (celui de l’héroïne), un vrai, un qui ne comprend jamais pourquoi on peut écouter le dernier succès de Céline Dion en boucle, un qui ne voit pas l’utilité avoir dix sacs à main, sept paires de baskets et huit manteaux différents. Un qui après avoir bâfré de la cochonnaille en mastiquant bruyament met d’un revers de main toutes les miettes de la table par terre (Aarggggghhhhh…….).

C’est l’histoire d’une rupture amoureuse dans tous ses états, d’une femme de quarante ans qui n’a jamais rien vu venir, et qui va faire le deuil de cette relation, pas seulement le deuil de l’amant, de l’autre, de celui qui l’a doublée avec une Autre. Elle va réaliser la place que cette relation avait dans sa vie à l’aune de ce vide immense qui la dévore, tant physiquement que psychologiquement. Lui, tel un Pygmalion l’avait transformée doucement mais en partant, il a pris avec lui des morceaux de sa Galaté. Elle est devenu un puzzle, une somme de morceaux épars se recollant tant bien que mal (plutôt mal d’ailleurs). Elle va traquer ce qui reste de leur relation perdue sur le net, et masochiste du 2.0, continue de manière addictive à tenter de tout savoir de lui, de l’autre. L’Autre tient un blog, ou plutôt une arme de destruction psychologique massive destinée à une unique cible et s’étale sous les yeux de notre héroïne tout ce qu’il eut mieux valu ignorer. La psychologie reconnait sept étapes au deuil : le choc, le déni, la colère et le marchandage, la tristesse, la résignation puis l’acceptation. Mais est-elle seulement encore en état de franchir ces étapes , notre junkie du 2.0…

…et voilà comment j’imagine la vie entre parenthèse de cette femme… Grise, entre deux rives …et un pont entre deux.

Retomber en adulescence…

… qui est cet état entre l’adolescence et l’âge adulte, en lisant l’ultime recueil des aventures de Harry Potter en V.O.

Harry Potter jaquette

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Je souhaitais dépoussiérer mon anglais, mais il faut bien l’admettre, je ne suis guère cinéphile, et les rares films ayant eu l’heur’ de me plaire ces derniers mois sont des films français. Restait la possibilité de lire dans la langue de Shakespeare. Je me suis rapidement rendue compte que les oeuvres très descriptives me décourageraient avant même la fin du premier chapitre, restaient donc les polars (moins descriptifs, plus courts) et les pièces de théâtre (beaucoup de dialogues, peu de descriptif).

Harry Potter and the Cursed Child (Harry Potter et l’enfant maudit) a été un bon test. Je connaissais la trame de l’histoire pour l’avoir lue il y a bien des années et mon fils s’étant plongé dans les premiers opus à la rentrée, nous avons eu également droit à la piqure de rappel avec les films dérivés de l’oeuvre de J.K. Rowling. Une parfaite maitrise de l’anglais parlé n’est pas nécéssaire pour suivre et adhérer à l’histoire. Pour mémoire, la pièce de théâtre est sortie à Londres le 31 juillet dernier. Le synopsis est issu de la collaboration de J.K. Rowling avec John Tiffany et la mise en scène est de  Jack Thorne.

Le dernier opus avait laissé un Harry devenu adulte, père de famille, embrassant son fils cadet Albus Severus sur le quai de la gare , prêt à monter dans le Poudlard Express et c’est là que nous les retrouvons dans la première scène de la pièce.

Harry a 19 ans de plus, trois enfants avec son épouse Ginie, est toujours très lié à Ron et Hermione devenus mari et femme. Notre sorcier travaille au ministère de la magie et a dû apprendre la vie d’adulte avec ses faux semblants et ses concessions. Il craint un retour de la magie noire sous une forme ou une autre et frise le burn out. L’apprenti magicien a perdu de sa superbe, et a découvert qu’être père de famille ne s’improvise pas d’un coup de baguette magique. Si Harry était un personnage très solaire dans le reste de l’oeuvre, son fils brille d’une lumière bien pâlotte à côté de son père, un père qu’il a bien du mal à assumer d’ailleurs. Ne vous attendez pas à ce que les enfants des personnages reprennent à leur compte les choix de leurs parents, eux aussi font leur crise d’adolescence, comme n’importe quel moldu.

On se laisse facilement embarquer dans cette lecture purement distractive :

… où l’on entend reparler de Cedric Digory défunt dans le quatrième opus de l’oeuvre

… où l’on apprend qu’il n’est jamais anodin de manipuler le passé , même si l’on est sorcier, même pour réparer les erreurs commises

… où Severus Rogue fait son come back (en sorcellerie c’est comme en politique : on n’est jamais vraiment mort)

… où le défunt mage noir aurait un héritier.

Les ténèbres sont omniprésents dans cet ultime opus mais ne viennent jamais de là où on les attend.

En conclusion, si vous souhaitez parfaire votre anglais et que vous connaissez la saga de J.K Rowling, je vous conseille le livre. Pour les francophiles purs et durs, la VF sera dans vos librairies mi octobre.

Je ne suis pas une grande fan du sorcier aux petites lunettes rondes, mais la lecture de ce livre a été distrayante et a réveillé mon anglais, ce qui était le but premier de l’exercice. Nul doute que les vrais fans de Harry Potter y trouvent leur compte. Par ailleurs la VF sera, je pense, accessible aux enfants aimant la lecture à partir de 8 ans.